Les chorégraphies ont été présentées sur trois lieux symboliques forts de la ville de Nîmes : un lieu contemporain, le Toit du Musée de la Romanité (inauguré en 2018), et deux lieux antiques, le Parvis des Arènes et la Maison carrée. Ces choix pour mettre en lumière l’idée d’une évolution, d’un progrès dans les représentations et la compréhension des  personnes en situation de handicap, processus nécessairement en mouvement aujourd’hui. La nécessité de s’unir, de construire du lien, est matérialisée par les gestuelles qui s’entremêlent, le grand tissu blanc et l’accumulation progressive du nombre de danseuses sur l’espace de représentation. Rechercher, construire « Ce qui nous lie », pour créer un ensemble, une unité. Les danseuses signent le projet en fin de chorégraphie : « Ensemble, aidons à comprendre le handicap, à l’aimer, dans la confiance et le partage, en dansant l’inclusion dans le respect ».

Le processus de création s’appuie sur un ouvrage de Sylvain Bouchet historien spécialiste en jeux olympiques. « Le Ballet des Jeux Olympiques »; ce Ballet fut créé à Lyon en 1714, alors que commençait la construction de la statue équestre de Louis XIV place Bellecour, par les élèves du Collège jésuite de Lyon, qui décidèrent de réaliser un spectacle dansé sur un thème digne de leur monarque : les Jeux Olympiques. En trois actes : le concours des peuples / la préparation,  les jeux, les récompenses.  La chorégraphie suivra cette chronologie.  

Les jeux modernes utilisent également des cérémonies d’ouverture avec de la danse et offre des jeux artistiques aux spectateurs. Phillipe Decouflé avec sa cérémonie des JO d'hiver d'Albertville de 1992 se transformait en une fête poétique, haute en couleurs. La danse contemporaine offre la liberté,  les danseurs de TÆNIA sont des danseurs libres. La singularité est importante pour trouver sa place dans le groupe. Les formes exprimées, accumulées dans un espace commun, symbole de l’inconscient collectif, se confrontent au processus du désir viscérale de créer. Affranchissement de l’homme par rapport aux autres et à la société, à travers ses choix délibérés et libre de sa volonté. Affranchissement de l’individu au sein de la collectivité, par la séparation, l’opposition ou la différenciation. Libre à l’état "vital" de l’expression.